bleu fondu
j'écris derrière mes paupières des soleils éconduits des clairières refusées ma plume barbelée m'enferme et rancit mon encre je secrets derrière les mots au fond du bleu un bleu fondu
Un des plus vieux blogs d'over-blog dans lequel vous trouverez des bouts de mots, des fragments de rêve, des mots infimes. Infiniment infimes comme la poésie. Mais si importants... Une première expérience de poésie hypertextuelle pour une balade entre plus de 600 poèmes pour le plaisir du partage de la poésie. De liens en liens, laissez-vous emmener dans une lecture différente de la poésie.
j'écris derrière mes paupières des soleils éconduits des clairières refusées ma plume barbelée m'enferme et rancit mon encre je secrets derrière les mots au fond du bleu un bleu fondu
je me vois dehors sans surface - plant de vide en retrait du souffle - habitant de quelque parcelle d'étincelle je me suis perdu au-delà de ma peau je sais le dur métier que celui de paupière faire disparaître toute trace d'un rêve et déjà l'éveil s'enfonce...
tant de dit porté aux lèvres avec blessure mots gonflés à force d'haleine et de sang dans les yeux le dit du dedans en coup de griffe ou poing dans la gueule tant de dit de ce noir que l'on quitte à l'aube
il y a des mots et des manques des regards à l'autre bout les journées se passent plus dimanches les unes que les autres les journées s'entassent et les regards aussi il y a des mots et des manques et chacun le soir regagne sa peur de mourir
pas crissant des cimetières quand la mort étouffe graviers blancs comme la mort noire seuls battements la pluie quand la mort tait
qu'est ce qu'on déterre en criant? une douleur même silencieusement un regard une main tremblante l'absence encore une pelletée la source les soleils bâillonnés
ici éloigné quelques traces d'absence un fil secret me retient de toute averse traversée malhabile en silence itinéraire et dans ma main ta bouche furtive
conserve de ma jeunesse la plainte au jour l'ombre sous chaque pas tant d'amour jamais quand chaque baiser aiguise l'absence
cueillir l'équilibre ne se traduit pas chute inévitable la preuve par le sol seuls les chats et peut-être les ombres connaissent le nom du tombé d'âme
de ces visages dont on habille les enfants ne resteront que des yeux détruits des bouches usées sans relief un goût de terre contre le goût de fer les regards d'étain la carcasse d'un chant baillonné de ronces et ridé de larmes le linge froid du remord...